Buurtaalcongres 2025 : une éducation transfrontalière tournée vers l’avenir
Symposium « L’éducation pour l’Eurégio du futur » – 20 mai 2025, Sittard
Symposium « L’éducation pour l’Eurégio du futur » – 20 mai 2025, Sittard
Le soleil brillait sur Sittard ce 20 mai, donnant au Buurtaalcongres 2025 une atmosphère aussi chaleureuse qu’inspirante. Enseignant·e·s, étudiant·e·s, responsables éducatifs et partenaires venus de Belgique, d’Allemagne et des Pays-Bas s’y sont réunis autour d’un objectif commun : promouvoir le multilinguisme, les compétences interculturelles et la coopération au sein de l’Eurégio Meuse-Rhin.
Dès l’ouverture, le ton était donné. Nus Waleson, directeur de Fontys Educatie Regio Limburg, a livré une analyse percutante des défis globaux, de la polarisation croissante à l’intolérance. Il a plaidé pour un soutien accru aux projets qui favorisent le dialogue entre cultures, comme Teach³, un projet Erasmus+ qui permet aux futur·e·s enseignant·e·s d’acquérir une première expérience professionnelle au-delà des frontières. Une véritable passerelle entre les systèmes éducatifs, fondée sur l’échange, la compréhension et le contact humain.
Paul Hölsgens a ensuite rappelé combien l’Eurégio est une région unique en son genre – à la fois carrefour géographique et laboratoire culturel et linguistique. Une richesse qu’il faut considérer non pas comme un défi, mais comme une opportunité : celle d’ouvrir de nouvelles perspectives aux jeunes générations.
Tom Kuypers, de la Zuyd Hogeschool, a ensuite capté l’attention du public en présentant le Global Mind Monitor – un outil numérique conçu pour évaluer sa propre sensibilité interculturelle et son ouverture au monde. Avec humour et finesse, il a mis en lumière les stéréotypes qui nous habitent souvent malgré nous, incitant à une réflexion critique salutaire. Un moment fort de la journée.
Le matin s’est poursuivi avec deux exemples concrets de « bonnes pratiques » particulièrement inspirants. Oliver Vogt a présenté le Prix Euregional de Littérature Scolaire, une initiative qui permet aux élèves des trois pays de découvrir ensemble des ouvrages et d’en discuter. Un projet qui montre que la lecture peut créer des liens bien au-delà des mots.
Puis, Eddy Thonon a mis en avant le Taaldorp, un village linguistique recréé dans le centre culturel SCHUNCK à Heerlen. Les élèves y vivent des situations de la vie quotidienne – à la boulangerie, à l’hôtel ou encore à l’hôpital – dans la langue du voisin. Une manière ludique et concrète de faire vivre l’apprentissage des langues, saluée avec enthousiasme par l’ensemble des participant·e·s.
L’après-midi, les congressistes ont participé à plusieurs ateliers animés par des expert·e·s de Fontys, RWTH, HECh et AHS. Deux thèmes majeurs s’en sont dégagés : l’intégration de l’intelligence artificielle dans l’enseignement et la comparaison des systèmes de formation des enseignant·e·s en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas. Une réflexion enrichissante sur les similitudes, les différences, et les inspirations à tirer les uns des autres.
Au-delà du contenu riche, c’est surtout l’ambiance qui a marqué les esprits. Que ce soit lors des discussions animées dans les ateliers ou au moment du verre de clôture, une chose était claire : ici se construit quelque chose d’authentique. Non pas une coopération ponctuelle, mais un véritable réseau fondé sur l’estime mutuelle, la confiance et la passion des langues et cultures voisines.
La journée s’est achevée comme elle avait commencé : dans la convivialité et la diversité linguistique. Chacun·e est reparti·e avec des idées nouvelles, de l’énergie, et l’envie de faire de son environnement éducatif un espace un peu plus… eurégional.
Car une chose est certaine : l’avenir de l’éducation dans l’Eurégio se construira ensemble – non pas côte à côte, mais main dans la main.